Un regard sur l’Egypte

Dimanche 22 Novembre 2020-00:00:00
' Michèle Foulain

C’est un dimanche de grande marée, pluvieux et venteux, et sous fond de confinement ce qui n’aide pas à garder le moral.

Dieu merci, j’ai la faculté de m’évader par la pensée vers toi ya Masr.

Depuis quelques jours je suis une série télévisée : « The secret of the Nile » un vrai joyau pour égyptophiles, une belle histoire, une interprétation irréprochable, et des décors paradisiaques assouannais qui font battre mon coeur, un peu plus fort.

Dans les scènes extérieures, j’entends le chant des oiseaux égyptiens, si particulier et que je n’entends que là-bas, cette mélodie qui me fait dire les premiers jours de chaque retour : « Tu es là où tu te sens bien, tu es chez toi ».

J’ai choisi la version en dialecte égyptien, sous-titrée en français, mais j’essaie de comprendre les dialogues, sans lire les sous-titres, pour parfaire un peu ma connaissance de cette langue que je rêve de parler couramment … as sabr !

Chaque soir, devant mon écran, j’ai rendez-vous avec toi mon Égypte, toi qui me manques plus que je ne saurais l’exprimer.

J’en veux terriblement à cette pandémie de malheur qui me prive de ma deuxième patrie, et de tous ceux que j’aime sur la terre des pharaons.

Je vis dans mes souvenirs pour supporter un présent difficile.

Heureusement depuis quelques semaines l’actualité est riche de nouvelles découvertes, la nécropole de Saqqarah livre une autre partie de ses secrets, et de nouvelles tombes s’ouvrent sur des trésors inestimables vieux de plus de 4 000 ans.

On se perdrait en conjectures en estimant le nombre de surprises que nous réserve encore l’Égypte.

Le 4 décembre prochain, un convoi précieux traversera Le Caire, le transport des momies vers le GEM de Gizeh, un moment très fort que j’aurais aimé vivre... mais je suis sûre que les égyptiens seront nombreux sur le passage du cortège, pour saluer ceux qui ont fait la grandeur de leur pays.

Les pharaons rejoindront leur dernière demeure, comme d’ultimes funérailles, vers ce qui sera le plus grand musée au monde.

Tu méritais bien une telle vitrine Oum el Donia, et j’attends avec impatience d’en franchir le seuil.

Ne dit-on pas que la patience est mère de vertus ? Et Dieu m’est témoin que cette année 2020 nous en aura demandé beaucoup.

J’étais en Égypte quand le début de cette pandémie a été annoncé, mais jamais ô grand jamais, je n’aurais pu imaginer qu’elle prendrait de telles proportions, et nous priverait si longtemps de nos libertés.

Quand je t’ai dit au-revoir ya Masr, comme toujours en pleurant, j’étais sûre de te revoir tout au plus quelques mois plus tard, seulement voilà, le Corona virus en a décidé autrement.

Mais nous finirons par sortir de ce cauchemar, et lorsque je retrouverai tes bras protecteurs, je sais que tu me feras oublier les mauvais jours.

Je vis pour ce retour, et j’y crois si fort que je sens déjà la douce caresse de Râ.

Attends-moi ya Masr !

Tahya Masr !